Du Dinghy de 12 pieds au yacht moteur de près de 80 mètres, en passant par les divins Riva ou Chris Craft, goélettes et sloops auriques ou bermudiens, c’est bien la passion majuscule pour les belles machines et les belles régates qui anime toute la semaine les quais du Yacht Club de Monaco. Si le vent d’Est s’est invité dès le début d’après-midi sur le plan d’eau monégasque, levant un fort clapot et interdisant la tenue des joutes du jour, il n’a pas empêché les premiers concours de battre leur plein, en cuisines ou cambuses avec le concours des chefs, à quai avec l’inspection de la qualité des restaurations des voiliers, et sur l’eau avec les épreuves de manœuvrabilité des canots moteurs. Une journée résolument placée sous l’égide des grandes heures du yachting, du motoring et de l’aéronautisme, quand un hydravion Cessna 305 venu de Côme atterrissait devant l’entrée du port. Echanges, partages se sont poursuivis toute la soirée avec la remise des prix du concours des chefs.
Pas moins de 10 Riva rivalisent de finesse et d’élégance dans la YCM Marina. 7 autres canots, dont trois signés de l’Américain Chris Craft, leur disputent l’hégémonie de l’art pur en matière de lignes. Mais c’est bien de dextérité et de célérité qu’il était aujourd’hui question quand skippers et propriétaires se voyaient défier dans une succession d’exercices millimétrés pour attester de leurs qualités marines et de dirigeabilité. Epreuves de l’homme à la mer, d’accostage, de prise de coffre et autres manœuvres s’enchainaient ainsi toute la journée sous le regard expert et affuté du jury placé cette année sous la Présidence de Pierre Boucher, pilote du port de Monaco, de Lionel Avias et de Aurelio Balbis.
Plus de 20 nœuds d’Est dans l’avant-port, beaucoup trop de carburant vélique et de clapot pour permettre la tenue de régates aujourd’hui. Dinghies et yachts classiques sont demeurés à quai, pour le plus grand bonheur des visiteurs venus arpenter le quai Louis II. Mais il n’était pas écrit que cette journée ne verrait pas sous une forme ou sous une autre l’amical affrontement des équipages des trois 15 m JI en lice. Une joute sur paddle board fut ainsi improvisée dans la marina, mettant aux prises les équipages de Mariska (1908), The Lady Anne (1912) et Tuiga (1909) sur une course de paddle en relais. L’occasion d’une belle tranche de rire et de convivialité bien dans l’esprit toujours festif du yachting.
Simon Ganache, Chef Exécutif des banquets du Yacht Club de Monaco & Membre du Jury du Concours des Chefs, remettait ce matin le panier d’ingrédients aux 8 chefs des bateaux en lice pour le Concours des chefs : « On organise un petit concours des chefs qui sont à bord de chacun des yachts inscrits à la Monaco Classic Week. Ce qui est drôle, c’est qu’il n’existe aucune configuration identique sur les bateaux. Ils disposent de moyens complètement différents. Les cuisines, les équipements sont totalement différents. C’est donc un challenge pour eux car ils ont tous le même panier. Au final, nous allons déguster deux plats, une entrée et un plat chaud. Cela va faire appel à leur imagination, et ce sera super sympa. On va partir sur une entrée terre et mer, bœuf et crabe royal, sur le thème des fruits exotiques. Sur le plat chaud, il s’agira de morue charbonnière, carabiniers et poulpe, sur des agrumes citron confis de Menton, orange, pamplemousse, artichauds… des saveurs qui s’accordent très bien. Le challenge sur ces deux plats sera d’intégrer un whisky millésimé de Glenmorangie. On les attend de pied ferme et on espère qu‘ils ne nous décevront pas. »
En compétition cette année : Alcyon 1871, Barbara, Eileen 1938, Puritan. Et les Motor Yachts, Blue Bird of 1938, Istros, Kir Royal et Seaway… Au terme de la dégustation par le jury, c’est le bateau Eileen 1938 qui remporte le concours.
Sir Robin Knox-Johnston, premier homme à boucler en 1969 un tour du monde à la voile en course, en 312 jours, officie comme président du jury du concours de la plus belle restauration. Il arpente ainsi les quais de la YCM Marina et visite scrupuleusement et consciencieusement les 33 yachts engagés, échangeant avec skippers et propriétaires sur la vie du bateau.
« Cela fait près de 10 ans que je viens sur cet événement, et j’adore venir ici car il y règne un enthousiasme étonnant, parmi les équipages et les propriétaires. Et je trouve cet enthousiasme contagieux. Je monte à bord et les équipages ont plaisir à vous montrer le travail réalisé à bord, à vous raconter l’histoire du bateau. Et bien sûr on peut aller naviguer et observer le spectacle. On ne contrôle pas un jury. On ne peut pas contrôler chaque individu d’un jury. De temps en temps, on dit « Les gars, il nous faut une décision!
L’ingénieur italien Carlo Riva voyage aux États-Unis en 1951, d’où il revient inspiré par les bateaux runabout américains Chris-Craft ou Hacker-Craft, vus sur les lacs américains et dans les Hamptons de l’État de New York. Il crée ses propres modèles dans le chantier familial du lac de Côme afin de concurrencer les Américains.
Chris-Craft est une société privée américaine de construction de bateaux à moteur dont le siège est à Sarasota, Floride. L’histoire débute en 1874 aux Etats Unis. Christopher Colombus Smith et son frère construisent leur premier bateau pour pêcher et chasser. C’est à partir de 1922, que Chris-Craft devient véritablement une marque et une entreprise dédiée à la conception et à la fabrication de canot automobile.
« La recette du succès de la Monaco Classic Week réside en un seul mot : passion ! La passion des armateurs pour leurs bateaux et pour ce yachting si particulier, et la passion des organisateurs qui aiment offrir ces moments de partage. La vie des bateaux dépend des équipages mais surtout des armateurs, qui entretiennent et prolongent la vie de ces unités magnifiques. C’est une passion de la même teneur que celle que l’on trouve dans l’automobile ou l’aviation. Ces bateaux traversent le temps grâce à un tout petit groupe de passionnés. On retrouve ici sur la Monaco Classic Week l’amour, l’amour d’un savoir-faire, d’un savoir naviguer, d’un savoir vivre la mer, la mise en avant de la manière de vivre le yachting il y a près d’un siècle. Après un an de pandémie, les gens ont été sevrés de cette ambiance. Se retrouver ici est magique ! »
« Un canot moteur, c’est un peu comme une voiture, mais avec l’inertie d’un bateau, c’est à dire que lorsque vous actionnez le volant, il y a un peu de latence et le temps de réponse n’est pas immédiat… du tout !. C’est un peu comme conduire sur la glace. Je ne suis ni marin ni pilote, juste un amoureux des belles choses, et des beaux vieux bateaux. Le plaisir est dans la conduite, le pilotage d’un bel objet. Mon bateau n’est pas du tout marin. A vrai dire, il n’aime pas du tout le vent, ni les vagues. Il se transforme vite en baignoire car avec son étrave droite et pointue, le bateau plonge dans la vague et embarque beaucoup d’eau. Il nécessite beaucoup de soins. On refait les vernis régulièrement. La Monaco Classic Week est un événement merveilleux. On a plaisir à se retrouver entre propriétaires, pour le plaisir de partager un moment ce plan d’eau. »
« On nous donne quelques règles que nous devons respecter, et le chef Simon Ganache nous donne les ingrédients est le concept. Nous devons utiliser une certaine marque de whisky pour l’entrée ou le plat principal.
Le chef nous a aussi donné des fruits à utiliser. Il y a des règles à suivre, ce qui est parfois difficile pour un chef. A 17 heures, il y aura la dégustation, et c’est un peu stressant. J’ai grand plaisir à être ici et à me plier à cette compétition. Il y a à bord d’Istros tout le nécessaire pour cuisiner. J’ai une passion pour la créativité et pour les choses manuelles. Cela fait 18 ans que je cuisine et deux ans que je suis à bord de ce yacht. »
« Viola est un cotre aurique dessiné par Fife et construit à Fairlie en 1908, à la même époque que Mariska. Ma rencontre avec Viola s’est passée à l’époque de la Nioulargue. Mon père passionné de voiles m’avait montré ce bateau. Pen Duick et Eric Tabarly avaient surgi devant nous et j’en avais ressenti une profonde émotion. Je m’étais alors dit que si la vie m’en offrait la chance, j’aimerai acquérir un tel bateau. Il y a 10 ans, j’ai rencontré Yvon Rautureau, lui-même grand admirateur de Tabarly et de Pen Duick. Il avait trouvé et restauré Viola en 1997. Devenu son ami, il m’a fait confiance pour reprendre Viola en 2012 ; Viola est belle, mais a aussi la chance d’être à 90 % d’origine, lest, quille, bordées, loirs. Seuls le pont et le gréement ont été refaits selon les plans de Fife. Elle est restaurée à l’ancienne. Elle est animée par des « amants », des « Viola lovers », des équipiers formidables qui adorent ce bateau et lui donnent une âme. Viola a 113 ans et c’est un art de lui permettre de traverser le temps. »
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