
Voiliers de tradition : consécration de Mariette of 1915
En baie, les voiliers de tradition ont livré un spectacle plein de caractère. Partridge (1885), qui célébrait ses 140 ans, Viola (1908) avec à son bord Marie Tabarly, ou encore Mariska (1908) ont prouvé que l’âge n’entame en rien la vivacité d’une coque façonnée pour régater. Point d’orgue de cette flotte éclectique : la goélette aurique Mariette of 1915, chef-d’œuvre de Nathanaël G. Herreshoff, surnommé le « sorcier de Bristol ». Avec ses 807 m² de voilure au près et ses 39,78 m de coque, elle a remporté les suffrages du jury et s’est vu décerner le Trophée Monaco Classic Week 2025. Son état de conservation remarquable, fruit d’un entretien sans faille, témoigne d’un haut niveau de qualité. La fidélité de son armateur, qui veille sur elle depuis plus de vingt ans aux côtés de son capitaine, a aussi pesé dans la balance, tout comme la richesse de la documentation consacrée au voilier, rassemblée dans un ouvrage. Mariette of 1915 incarne également l’esprit de transmission : aux côtés de son équipage de marins permanents, des équipiers corinthiens y sont régulièrement embarqués et formés, rappelant qu’un tel bateau n’autorise jamais l’à-peu-près.
Le palmarès a mis en lumière Olympian (1913) en Époque aurique, Falcon (1930) en Époque Marconi, One Wave (1948) en Époque Marconi B, Mariska (1908) chez les Big Boats, Argynne III (1955) du Y.C.M. en Classique Marconi et Oliver en Dinghy 12’. Des résultats qui confirment la vitalité du Yachting de tradition qui séduit au-delà des frontières avec la participation de délégations internationales, à l’image de l’Amaala Yacht Club sur Black Swan (1899) ou encore du Manhattan Yacht Club présent à bord de Mariska (1908). « Il n’y a aucun autre événement au monde qui ressemble à celui-ci, avec son esprit et sa camaraderie extraordinaires. L’atmosphère ici est vraiment exceptionnelle » explique Michael Fortenbaugh, commodore du club américain.